Cannabis et santé? C’est toujours non!

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La légalisation du cannabis est sur la table depuis des années, initialement portée par la gauche, mais désormais relayée de plus en plus au centre et à droite. Champion européen, la France voit 44,8% de ses adultes en consommer au moins une fois dans leur vie, contre 29% dans le reste de l’Europe. Entre drogue dure et médecine douce, chacun semble y trouver son compte, sauf peut-être notre santé.

C’est la conclusion formulée par trois études récemment publiées dans The Journal of Psychopharmacology, Neuropsychopharmacology et International Journal of Neuropsychopharmacology. Le cannabis est beaucoup recherché par les jeunes adultes en raison de la sensation de détente qu’il procure : 35% des jeunes de 18 à 25 ans en consomment, contre 10% dès les 26 bougies soufflées. Mais à l’arrivée, la note est salée :

  • La consommation de cannabis peut affecter la cognition, en particulier chez les personnes souffrant d’un trouble de l’usage du cannabis caractérisé par le désir persistant de consommer de la drogue et la perturbation des activités quotidiennes, comme le travail ou les études. Environ 10% des consommateurs de cannabis répondent aux critères de diagnostic de ce trouble. Quand on compare leur cognition à celle d’individus n’ayant jamais consommé de cannabis, les résultats sont sans appel : leurs performances sont nettement inférieures aux tests de mémoire, et leurs « fonctions exécutives » (les processus mentaux) souffrent également d’effets négatifs.

Même chez les consommateurs légers de cannabis, des différences cognitives existent : ils ont tendance à prendre des décisions plus risquées et à avoir plus de problèmes de planification. Les effets du cannabis sont toutefois différents d’un sexe à l’autre : les hommes ont une moins bonne mémoire pour la reconnaissance visuelle des objets, et les femmes ont plus de problèmes d’attention et de fonctions exécutives.

  • La consommation de cannabis peut également avoir une incidence sur nos sentiments, et donc sur notre façon de penser : la récompense et la motivation peuvent être perturbées, ce qui affectent nos compétences à l’école ou au travail puisqu’on peut alors se sentir moins motivé pour travailler dur et moins récompensé lorsqu’on réussit.
  • Enfin, le cannabis peut entraîner des problèmes de santé mentale. Chez les adolescents, il est lié à une incapacité à ressentir du plaisir. La consommation de cannabis à l’adolescence a également été signalée comme un facteur de risque de développer des expériences psychotiques ainsi que la schizophrénie. Enfin, elle augmente de façon marquée les syndromes psychotiques chez ceux qui y sont sensibles.

Plus on consomme de la drogue jeune, plus les capacités sont altérées. Dès lors, inutile d’en rajouter face à la baisse catastrophique du niveau scolaire.

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