
En mars 2025 en Syrie s’est produite une intensification des conflits interreligieux touchant surtout les minorités religieuses telles que les Alaouites et les Chrétiens. Le pays est confronté à une augmentation préoccupante de la violence avec des attaques violentes et des meurtres de citoyens innocents (y compris des femmes et des enfants ) en hausse alarmante. Des maisons ont été détruites et pillées, des lieux sacrés ont été profanés et des biens ont été volés ; des scènes déchirantes qui témoignent de la douleur du peuple syrien. La récente vague d’attaques violentées dans les régions côtières de Lattaquié et Tartous met en relief l’instabilité persistante du pays depuis le renversement du régime Assad et l’avènement d’un gouvernement islamiste au pouvoir. Ces événements sont une prolongation des troubles antérieurs en Syrie mais ils servent aussi comme rappel brutal des menaces pesant sur les minorités religieuses dans un pays profondément divisé.
Les récents affrontements survenus entre le 7 et le 8 mars ont opposé des anciens combattants pro-régime aux forces de sécurité islamistes en Syrie. D’après les données de l’Observatoire syrien des droits de l’homme survenant durant ces deux journées fatales, plus de 1000 individus ont perdu la vie, dont 745 civils. Les communautés chrétiennes et alaouites qui ont traditionnellement soutenu le régime d’Assad ont été gravement touchées par ces évènements tragiques. Des témoins ont décrit des scènes bouleversantes où des petits groupes armés ont investi des quartiers chrétiens, assassinant des hommes en pleine vue publique et exposant femmes et enfants à des attaques délibérées. Certains quartiers de Lattaquié ont été sévèrement endommagés, et les églises ont été souillées par des extrémistes djihadistes qui prétendaient vouloir « purifier » le pays de ses « vestiges du passé ». D’après l’organisation Human Rights Watch en Syrie, il y aurait eu 745 civils tués ainsi que 125 membres des forces de sécurité syriennes et 148 combattants pro-Assad parmi les victimes humaines. Après la chute du gouvernement dirigé par Assad, les minorités alaouites et chrétiennes se trouvent exposées aux représailles des groupes islamistes radicaux. Malgré les engagements d’inclusivité du nouveau régime, celui-ci rencontre des difficultés à contenir les factions extrémistes qui exercent leur autorité . Les tensions sont également alimentées par l’intervention de nations étrangères dans la zone en conflit : des factions rebelles appuyées par la Turquie et des groupuscules extrémistes financés par des États du Golfe ont renforcé leur présence sur le terrain. En même temps, les alliés d’Assad ( la Russie, l’Iran et le Hezbollah ) sont soupçonnés de soutien discret aux partisans alaouites hostiles à la résistance locale, ce qui contribue à une escalade des affrontements. La situation que le gouvernement fait face est très préoccupante en ce moment, avec des défis pour contrôler ses forces de sécurité et une opposition croissante de la part de groupuscules rebelles et de communautés ethniques minoritaires, risquant ainsi d’enfoncer le pays dans un cycle de représailles sans fin et d’une instabilité grandissante. Pour les chrétiens vivant en Syrie actuellement la situation semble très difficile, leur sécurité est menacée sans soutien gouvernemental ce qui oblige beaucoup d’entre eux à quitter le pays. Sans une action rapide de la communauté internationale en Syrie, il y a un risque de voir disparaître le précieux patrimoine chrétien – une véritable tragédie culturelle et religieuse qui se dévoile devant nous. Raissa Locic