La plateforme de concertation AML doit permettre aux différents partenaires, dont Febelfin et la BNB, de collaborer avec les autorités contre le blanchiment d’argent.
Le secteur veut renforcer sa lutte contre le blanchiment d’argent en la rendant plus concrète. Febelfin, la Banque nationale de Belgique, l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA), Assuralia et la Cellule de Traitement des Informations Financières (CTIF) lancent ainsi une plateforme de concertation nommée AML afin de lutter conjointement contre la criminalité financière.
“Nous nous réjouissons à l’idée de travailler avec les parties prenantes pour ajouter une nouvelle dimension à la lutte contre le blanchiment d’argent”, se félicite le CEO de Febelfin, Karel Baert. Un sentiment partagé par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V). “La lutte contre les délits financiers nécessite une coopération dans laquelle les services publics concernés et les représentants du secteur financier mettent en commun leurs connaissances et leurs compétences”, déclare-t-il.
Deux objectifs
L’objectif de la plateforme est double: d’une part, échanger des informations et de l’expertise sur les développements, les tendances et les nouveaux risques liés au blanchiment d’argent observés au niveau national, européen et international. D’autre part, proposer des lignes directrices et fournir un feedback sur l’application des obligations légales, en particulier sur la détection et la déclaration des transactions suspectes.
“Les exemples des pays voisins montrent qu’une telle approche est payante“, affirme la FSMA dans un communiqué. Ainsi, au Royaume-Uni, plus de 56 millions de livres sterling ont été saisis et 5.000 comptes suspects ont été détectés grâce à une collaboration ciblée entre les banques, le parquet, l’autorité de surveillance et les services répressifs.
Investissements massifs
“La lutte contre le blanchiment d’argent est depuis longtemps une priorité pour les banques belges, et elle n’a fait que s’accentuer ces dernières années“, indique la FSMA dans un communiqué. Selon l’enquête des “FinCEN Files”, les banques ont permis à des sommes considérables d’argent sale de parcourir la planète (environ 2.000 milliards de dollars). Une découverte qui a contribué à cette volonté de concertation plus étroite. “En 2020, les banques ont ainsi déclaré 17.678 opérations suspectes à la CTIF, ce qui représente 55% des dossiers de blanchiment transmis aux autorités judiciaires.”
Outre les moyens technologiques tels que cette plateforme, le secteur financier investit massivement dans du personnel supplémentaire. En 2019, 89% de tout le personnel bancaire en Belgique avait participé à une formation spécifique au moins sur la lutte contre le blanchiment d’argent.
Le secteur a aussi investi en 2019 pour plus de 93 millions d’euros dans les services de lutte contre le blanchiment d’argent et de conformité afin d’automatiser l’onboarding, les filtrages et le suivi des transactions. Depuis, 95% des processus de contrôle sont automatisés.