Ensemble mythique de 4 immeubles amarrés entre Nice et Antibes, à Villeneuve Loubet, sur la Côte d’Azur, Marina Baie des Anges est un symbole de l’architecture moderne sur les bords de la méditerranée.
Souvent qualifiés de Voiliers en béton ou de pyramides, ces immeubles aux formes si distinctives et disruptives racontent une riche histoire de la la fin du XXème siècle.
Lieu de vie à part entière, le complexe compte 1600 appartements, une marina de 515 anneaux, des restaurants, des commerces, et un centre de thalassothérapie.
Un projet immobilier ambitieux pour son époque
La construction de Marina Baie des Anges est lancée par le groupe CICA sous la direction de Jean Marchand en 1968 et s’étale sur 25 ans. Le projet consiste en la construction d’un port de plaisance, de commerces et de logements sur un site de 26 hectares de marécages en bord de mer, entre Nice et Antibes.
Ces courbes mythiques viendraient d’un dessin réalisé dans la paume de la main de l’architecte André Minangoy, responsable du design du projet.
Boosté par le développement du tourisme balnéaire sur la French Riviera, le promoteur immobilier Jean Marchand suit alors l’architecte dans cette aventure immobilière au lendemain de Mai 68.
Une longue construction
La réalisation s’échelonne sur un quart de siècle avec la livraison du premier bâtiment, Amiral, en 1970, du second Commodore en 1972, du troisième Ducal en 1980 et enfin du dernier Baronnet en 1992.
Les heures de gloire de la résidence
Dans les années 1970, le complexe accueille une population privilégiée qui forme le club discret et exclusif des « mariniens », comme passagers de la même croisière. Lieu de vie accueillant les plus fortunés, les plus beaux yachts y étaient amarrés et les voitures de sports les plus récentes y occupaient les parkings.
Le complexe face à la controverse
La popularisation et la facilitation d’accès aux vacances d’été ainsi que la politique d’aménagement du territoire dans la France des années 1960 amènent un développement économique d’envergure sur la Côte d’Azur. Celle étant déjà urbanisée, très peu de projets immobiliers voient le jour, à l’exception de celui-ci, qui crée la surprise.
Aussi, son envergure mène à une polémique. En effet, son gigantisme lui donne un aspect de barrière visuelle en bord de mer et gène de nombreux riverains. Ce projet est une œuvre au design disruptif, évoquant d’immenses vagues blanches. Ainsi l’ensemble des étages s’articulent en gradins s’enroulant sur eux-même, idée novatrice et défiant les normes de la réglementation en matière de construction de l’époque.
Aujourd’hui le complexe ne fait toujours pas l’unanimité et présente ses adeptes comme ses détracteurs. Tous cependant s’accordent sur le gigantisme de la construction et son architecture reconnaissable entre mille, et si distinctive de son emplacement.
Une architecture distinctive en bord de mer
Cet ensemble immobilier marque le littoral azuréen de son architecture originale, un projet titanesque porté avec conviction par son promoteur et son architecte. Le design du bâtiment fait référence à celui du Musée Guggenheim de New York, pensé par F. L. Wright.
Si ici l’esthétique prime, on retient surtout la beauté surprenante du port caché au sein de cet écrin blanc, ainsi que les balcons qui se décrochent à chaque fin d’étage et permettent des terrasses privées aux vues à couper le souffle. Ce même système de balcons permet aussi aux habitants d’être isolés les uns des autres, ce qui garantit un sentiment d’intimité au sein d’un bâtiment si imposant.
André Minangoy, architecte de la Côte d’Azur
André Minangoy façonne la Côte d’Azur à son image avec notamment le domaine de Pierre-Longue à Cannes et Le Vista Palace à Roquebrune Cap Martin dont les balcons laissent déjà penser à ceux de Marina Baie des Anges par leur structure. Malheureusement, il ne verra pas l’aboutissement de son œuvre monumentale à Villeneuve Loubet et décédera quelques années avant sa finalisation.
Marina Baie des Anges aujourd’hui
Si les avis divergent autour de l’originalité architecturale du complexe immobilier pour son époque, la fin du XXème reconnaîtra son génie. Les lignes courbes de béton seront une des inspirations pour le village olympique de Montréal en 1976 ou bien pour l’iconique l’Hôtel Jumeirah Beach à Dubaï en 1997.
Depuis 2000, la résidence est classée Patrimoine du xxe siècle et ses appartements vue mer les plus spacieux et dans les étages les plus hauts se vendent aujourd’hui sur le marché discret de l’immobilier de luxe.
Aujourd’hui, la marina fait l’objet d’un projet d’envergure sur les 30 prochaines années dans le but de moderniser ses aménagements et lui amener un standing encore plus élevé. Le projet comporte des aménagements pour la préservation des écosystèmes marins, un hôtel quatre étoiles, un restaurant avec sa piscine lagon, des espaces d’accueil et de coworking, des salles de séminaires, et un parking en sous-sol de 200 places.
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