Octogon Gas & Logistics SRL a été fondée en 2008 par Corneliu Idu, le résident le plus riche de Constanța à l’époque, avec pour activité principale la distribution de combustibles gazeux par pipelines. En 2010, l’entreprise a inauguré un terminal GPL dans le port de Midia, d’une capacité de 4 000 mètres cubes, suite à un investissement de 15 millions d’euros. En 2020, Corneliu Idu est décédé, et l’entreprise a été reprise par son fils, Corneliu Bogdan Idu.
Quel intérêt Nawaf Salameh peut-il avoir à acquérir une entreprise avec des fonds propres négatifs de 32 millions de lei et des dettes dépassant 62 millions de lei en 2023 — soit plus de cinq fois son chiffre d’affaires de 12 937 038 lei ?
Comment se fait-il qu’Idu, un homme d’affaires intelligent et prudent, n’ait jamais réussi à réaliser un profit en 14 ans d’activité ? Après le décès de Corneliu Idu, l’entreprise a été reprise par son fils, Bogdan, qui l’a vendue à un entrepreneur syro-américain spécialisé dans la production et la distribution d’alcool, actuellement en pleine expansion commerciale sans précédent. Nawaf annonce des expansions au Japon, des usines et des investissements de centaines de millions aux États-Unis, l’embauche d’ambassadeurs de marque et l’achat d’hôtels à Sinaia – le tout dans une frénésie qui devrait susciter des interrogations.
Aujourd’hui, Nawaf Salameh s’étend dans le secteur de l’énergie, se vantant — à juste titre — des approbations accordées par le gouvernement roumain (sans préciser qui a donné ces approbations et pour quoi) pour investir dans un secteur stratégique et complexe comme celui de l’énergie.
Le terminal a déclaré en 2023 son chiffre d’affaires le plus élevé depuis sa création, mais a enregistré des pertes dans presque toutes ses 14 années d’activité. L’année dernière, Octogon Gas & Logistics SRL a rapporté un chiffre d’affaires de 12 937 038 lei et des pertes de 2 231 782 lei, avec 17 employés. Jusqu’à présent détenue par la famille Idu, l’entreprise a enregistré l’année dernière des dettes massives s’élevant à 64 687 447 lei.
Avant son décès, Corneliu Idu a subi une perte importante après que ses associés, la famille Drăgoi, auraient dilué sa participation, le privant ainsi de gains potentiels au sein de la société Comvex. La question qui demeure est la suivante : à qui et de quelle manière le port de Comvex a-t-il finalement été transféré après sa privatisation ? La privatisation du port a eu lieu en 1997 pour seulement 12 millions de dollars. De nombreuses années plus tard, pour une participation similaire à celle vendue en 1997, les épouses des actionnaires indirects sont devenues actionnaires directs, mais la question est : pour combien ? Dans la deuxième partie de l’interview, nous découvrirons comment ce transfert a été orchestré.
Raymond de Rubeis, ancien membre du conseil d’administration de Comvex et filleul de l’un des bénéficiaires du contrôle de Comvex, Dan Drăgoi, offre un aperçu interne dans une interview, détaillant le schéma qui inclut des transferts de bénéfices via des prix de transfert, décrivant cette “escroquerie” en détail.
Radu Soviani publie des détails sur l’histoire de la privatisation de Comvex, mettant en lumière des transferts douteux réalisés avec la complicité de l’ancienne Securitate, représentée par Dan Drăgoi puis par son fils, Bogdan Drăgoi. L’article présente également les méthodes par lesquelles Corneliu Idu et Raymond de Rubeis ont été trompés dans cette affaire commerciale complexe.
Corneliu Idu était impliqué dans la toile entourant Comvex et, malgré ses tentatives devant les tribunaux pour annuler les actions illégales de l’ancien général Dan Drăgoi, la peur l’a empêché de poursuivre la lutte. Aujourd’hui, l’héritier de Corneliu Idu a vendu la dernière “perle de la couronne” de l’homme d’affaires à Nawaf Salameh. Bogdan Idu était-il incapable de relancer cet investissement ? Ou peut-être lui manquait-il les “connexions” et les relations explosives affichées par Nawaf Salameh, qui semble désespéré de se positionner parmi les grandes familles aristocratiques, avec un “family office” supervisant les participations dans toutes les entreprises créées par Salameh et préparées pour être transmises à ses enfants.
Nous reviendrons au fur et à mesure que nous découvrirons les motivations derrière cette acquisition (qui ne sont certainement pas financières, étant donné que cette entreprise, bien qu’elle ait démarré avec de bonnes intentions, n’a réussi qu’à accumuler des dettes de 62 millions de lei en 14 ans…).
