Synthèse régionale – Une année mitigée pour l’économie régionale

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Dans un contexte national et européen ralenti, la progression de l’activité économique en Provence-Alpes-Côte d’Azur est limitée en 2018. L’emploi salarié progresse plus lentement qu’en 2017 et la baisse du taux de chômage est beaucoup plus modérée. Après une pause, le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active s’accroît. Dans le même temps, le nombre de créations d’entreprises accélère fortement.

Le bilan sectoriel est tout aussi mitigé : la fréquentation touristique se maintient, mais les mises en chantier repartent à la baisse. Le transport de voyageurs par avion poursuit sa croissance, tandis que l’agriculture pâtit de conditions météorologiques difficiles.

L’emploi salarié progresse un peu moins vite

Fin 2018, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 1 846 000 emplois salariés, relevant du secteur privé ou public. Cela représente 13 000 emplois salariés de plus en un an, soit une augmentation de 0,7 % (après +1,0 % l’an dernier). En France, la hausse est sensiblement identique (+0,6 %). Le tertiaire marchand génère à lui seul 60 % des emplois supplémentaires de la région. La construction reste cette année sur une dynamique positive et l’industrie retrouve des couleurs après six ans d’érosion. La création d’emplois ralentit dans la plupart des départements mais reste vive dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes.

Nouvelle baisse du taux de chômage en 2018

En 2018, le taux de chômage localisé recule légèrement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après avoir fortement baissé en 2017. Sur un an, il diminue de 0,2 point et s’établit à 10,2 % de la population active en fin d’année. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) n’augmente quasiment plus, alors qu’il progressait de façon continue depuis dix ans. Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés diminue de façon marquée. À l’inverse, la reprise de l’apprentissage engagée depuis 2016 se confirme.

Progression du nombre de bénéficiaires du RSA en 2018

Fin 2018, 156 500 foyers sont allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Après une stabilisation en 2017, le nombre d’allocataires s’accroît de 0,8 % en 2018 dans la région comme au niveau national. La hausse est très marquée en Vaucluse (+2,6 %), tandis que le repli se poursuit dans les Alpes-Maritimes (–2,1 %). Dans la région, les allocataires bénéficiant du RSA depuis 3 ans ou plus sont toutefois moins nombreux qu’en 2017.

Le nombre de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) continue de progresser en 2017 et s’établit désormais à plus de 90 000 allocataires.

Forte hausse de la création d’entreprises

En 2018, le nombre de créations d’entreprises augmente fortement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus encore qu’au niveau national (+19,2 % contre 16,9 %). Cette hausse s’explique notamment par un nombre record d’immatriculations demandées par des micro-entrepreneurs.

Le nombre de défaillances d’entreprises diminue significativement (–12,6 %).

Les encours de crédits bancaires restent bien orientés

Sur l’année 2018, l’encours de crédits bancaires progresse de 5,4 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette hausse est voisine de celle de la moyenne de province (+5,6 %). Dans la région, les crédits à l’habitat et d’équipement restent bien orientés tandis que les crédits de trésorerie ralentissent.

La fréquentation touristique se maintient

Après une année 2017 en hausse sensible, la fréquentation hôtelière de Provence-Alpes-Côte d’Azur se maintient en 2018. Sur l’année, la fréquentation internationale continue de progresser, en particulier grâce à la clientèle américaine. En revanche, le nombre de nuitées liées aux résidentsbaisse légèrement. Le taux d’occupation des hôtels se maintient. Dans les campings de la région, la fréquentation recule en 2018 mais cette inflexion épargne les campings « haut de gamme ».

Transport : nouveau record de passagers aériens

En 2018, les achats de véhicules neufs demeurent nombreux en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le transport de voyageurs par avion marque de nouveaux records, confirmant la tendance des dernières années, tandis que le trafic maritime et le fret routier se stabilisent.

Agriculture : météo chaotique et prix au cœur des préoccupations

La campagne agricole 2018 est marquée par un cumul d’événements météorologiques défavorables aux productions agricoles, à la fois en termes de tonnages produits et de qualité. Seuls les fourrages font exception, avec des rendements en hausse.

Pour une majorité de fruits et légumes, les tonnages vendus chutent. La hausse des cours, soutenue par cette offre réduite, ne compense les pertes que pour certains produits.

Parmi les réussites de 2018, les vins rencontrent toujours un franc succès commercial, notamment à l’export. La pêche-nectarine, le raisin de table et la salade d’hiver parviennent également à tirer leur épingle du jeu. En revanche, la situation se révèle très difficile pour la cerise, dont les dommages sont reconnus au titre des calamités agricoles, et le melon.

Construction : moins de mises en chantier

En 2018, l’activité de la construction se retourne à la baisse en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les autorisations de construire et les mises en chantier diminuent plus fortement dans la région qu’au niveau national.

Dans le même temps, l’offre commerciale de logements neufs atteint un niveau record et le prix moyen des logements poursuit sa progression.

Des effectifs d’élèves en hausse

À la rentrée 2018, 934 293 enfants sont scolarisés en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Par rapport à la rentrée 2017, les effectifs progressent à nouveau dans la région, alors qu’ils se replient légèrement au plan national.

Cette situation résulte d’une hausse des effectifs dans le premier degré en Provence-Alpes-Côte d’Azur contrairement au niveau national. La croissance concerne l’ensemble des départements de la région à l’exception des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.

Contexte national – L’économie française en ralentissement

L’activité américaine est portée par les mesures fiscales, celle de la zone euro ralentit

En 2018, l’activité aux États-Unis connaît un regain de croissance (+ 2,9 % après + 2,2 %) portée par un fort rebond des dépenses gouvernementales et par les mesures fiscales en faveur du revenu des ménages et de l’investissement des entreprises. En revanche, après un pic d’activité en 2017 (+ 2,5 %) inédit depuis 2007, la croissance en zone euro ralentit (+ 1,8 %) malgré une politique monétaire de la Banque centrale européenne toujours très accommodante. Cette baisse de régime affecte différemment la croissance des principaux pays : l’activité en Italie et en Allemagne se replie durant le second semestre 2018, l’activité française ralentit nettement tandis que l’Espagne conserve un rythme de croissance dynamique. La croissance britannique s’essouffle aussi un peu, sa demande intérieure ralentissant dans un contexte d’attentisme lié au Brexit.

L’économie française ralentit en 2018 après une année 2017 dynamique

Après avoir crû vivement en 2017 (2,3 %), le PIB français ralentit en 2018 (+ 1,7 %, figure 1). Le commerce extérieur contribue positivement à la croissance (+ 0,7 point), plus forte contribution depuis 2012. En effet les importations ralentissent davantage (+ 1,2 % après + 3,9 %) que les exportations (+ 3,6 % après + 4,7 %). Les entreprises déstockent en 2018 (contribuant pour – 0,3 point à la croissance annuelle, après + 0,2 en 2017), et la demande intérieure hors stock est freinée par la consommation des ménages (contribution de + 0,5 point à la croissance du PIB après + 0,7 point) et la demande publique (+ 0,3 point après + 0,4 point).

L’investissement des entreprises décélère mais reste robuste

L’investissement des ménages ralentit nettement en 2018 (+ 1,5 % après + 5,6 % en 2017), notamment en raison du repli des mises en chantier et de la stabilisation des transactions de logements anciens. Par ailleurs, l’investissement des entreprises ralentit tout en restant robuste (+ 2,8 % après + 4,7 % en 2017) dans un contexte de taux d’utilisation des capacités productives dans l’industrie manufacturière à son plus haut niveau depuis 10 ans (85,1 %).

Le rythme des créations d’emploi conduit à une baisse un peu moins rapide du chômage

L’emploi total progresse en glissement en fin d’année 2018 de + 164 000 après + 343 000 fin 2017 (dont + 150 000 sur le champ salarié marchand non agricole après + 323 000 en 2017). Ainsi, en moyenne annuelle, le taux de chômage poursuit un peu plus lentement son repli pour atteindre 9,1 % de la population active française, après 9,4 % en 2017 et 10,0 % en 2016 (respectivement 8,8 % au 4e trimestre 2018, 9,0 % fin 2017 et 10,0 % fin 2016).

Le pouvoir d’achat ralentit légèrement du fait de l’inflation

En moyenne annuelle, les prix à la consommation accélèrent en 2018 pour la troisième année consécutive (+ 1,8 %, après + 1,0 % en 2017), conduisant à un léger ralentissement du pouvoir d’achat des ménages : + 1,2 % après + 1,4 % en 2017 (figure 2). Le ralentissement de la masse salariale provenant de celui de l’emploi joue également dans le même sens. En revanche, le ralentissement du pouvoir d’achat est atténué par l’accélération des revenus du patrimoine, des prestations sociales en espèces et le ralentissement des prélèvements fiscaux. En outre, la chronique infra-annuelle de l’évolution du pouvoir d’achat est marquée en 2018 par plusieurs mesures nouvelles (bascule CSG-cotisations sociales, réduction de taxe d’habitation, fiscalité indirecte sur le tabac et l’énergie notamment).

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